OE - L'OEtherium - 44

Nathaniel used a special option on his Evangelizer to enlight a very weird scene : his friends without any colors, seemed not to notice each other, even if they looked so far and so close at the same time ! What the Hell ?!!! And when he tried to join them, the angel realized that moving forward took him further from them.
But finally he reached Viktor and Féliko, lying on the floor. They barely had time to speak that a Dark Presence tried to enforce Nathaniel's mind...

PS : A little is hidden in this drawing !
The next screen will be drawn by K-Zlovetch. If you don't want to miss a screen, watch her or join the Oetherium group ^^

    Le non-calvicié sortit son Évangélisateur et activa une petite molette située près de la gâchette. Le canon ivoire tira subito un violent rayon de lumière pure dans le vide, éclairant la Noirceur comme un phare. Ce que l'on pouvait voir dépassait l'entendement : l'espace et le temps étaient confondus et il aperçut Helly, Viktor et Féliko, à la fois si proches et si loin de lui. Ces derniers semblaient d'ailleurs entièrement gris, et les couleurs de la féline s'effaçaient. Aucun d'eux ne sembla remarquer le rayon de lumière.
    Peu affecté par l'absurdité d'une telle distorsion quantique, le Gardien s'envola dans leur direction. Toujours les dents serrées, toujours la mâchoire crispée, toujours droit devant lui. Hélas, à mesure qu'il s'avançait, tout s'éloignait progressivement de lui. Pris d'un doute, il se posa puis recula de quelques pas : les images se rapprochèrent, et s'accélérèrent en même temps ! Pestant contre cet univers qui le déstabilisait au plus au point, il continua de reculer jusqu'à apercevoir Viktor, effondré sur le corps immobile de Féliko. Le séraphin désactiva le rayon lumineux émanant de son arme, et se précipita vers eux en criant.
    Une fois de plus, la peur l'envahissait. Était-elle surnaturelle, encore ? Le jeune chat ne donnait signe de vie, et le déclin de son autre colocataire n'était pas pour le rassurer. Concentrant toute son énergie sur le seul but à atteindre, Nathaniel courut, de plus en plus vite. Néanmoins, en constatant que les deux silhouettes étaient immobiles, son sang se figea : "Non..."

- Si..., répondit une voix qu'il ne connaissait pas encore.
- Qui est là !? demanda-t-il en faisant volte-face, en vain : celui qui parlait n'avait effectivement aucun visage.
- Un ami.
- Mes amis sont en train de mourir..., rétorqua-t-il dubitatif tout en affichant un rictus mauvais. Vous n'êtes pas mon ami.
- Haha ! Tu appelles ça tes amis ? Un humain qui s'est toujours raillé de toi et un chat mort ? Tu arrives trop tard, comme toujours...

    L'ange s'agenouilla aux côtés du mage rouge et tenta de le secouer, l'appelant désespérément. Il retint un mouvement de recul à l'entente d'une voix faible, étranglée par la douleur.
 
- Nous sommes tous... arrrivés... trrrop... tarrrd...
- Non. C'est faux. Tout est faux. Tout ça c'est dans ma tête, un tour de passe-passe immonde visant à m'éloigner de mon but, c'est tout ! déclara-t-il sur un ton légèrement plus aigu.
- Ton but ? reprit la présence invisible. Ce n'était pas de le sauver, j'espère. Il serait peut-être encore en vie si tu t'étais dépêché.
- C'est faux ! vociféra Viktor en relevant le menton. Faux et Vous le savez parrrfaitement ! Il n'y est pourrr rrrien !
- Et toi, tu as eu la possibilité de le sauver, et tu ne l'as pas fait ! ajouta une seconde voix, féminine, que le séraphin n'identifiait pas plus.
- Possibilité de le sauver !? En devenant Votrrre esclave afin de mettrrre en danger les autrrres !?

    On les faisait clairement tourner en bourrique. L'Effroi et la Réalité Se délectaient de concert du désarroi de Leurs chères victimes sans S'en lasser ! Sur Leur scène, le corps du petit Félis que le sorcier tenait encore serré contre lui avait l'air d'une poupée de chiffon et Nathaniel pinça les lèvres après y avoir lancé un bref regard perçant.

- Il y a toujours un prix à payer, expliqua le noir maître des lieux. Vous avez préféré sacrifier le chat plutôt que d'accepter mon offre. Mais vous avez tout perdu, car je reviendrai vous hanter dans vos cauchemars et ce sera d'autant plus facile que vous serez empoisonnés par le remord...

    En entendant ces mots, Viktor se crispa. La pire des douleurs pouvait se lire sur son visage torturé par la culpabilité et la fatigue. Le Gardien, lui, l'observait, sans rien dire : il avait encore du mal à réaliser que ce qu'il se déroulait sous ses yeux était bien réel.

- Votre petit jeu, ça ne marche pas avec moi. Je n'ai pas de mauvais souvenirs. Pas de rêves.
- Tu as des peurs, comme tout le monde.

    Comme pour le mettre à l'épreuve, l'Effroi effectua une nouvelle attaque contre l'esprit du séraphin. Celui-ci grimaça, mais resta debout, avec cette sale habitude de ciller doucement pour signifier qu'il était bien vivant. L'intensité augmenta, cherchant à le terrasser mentalement et ainsi mener l'impertinent dans les derniers retranchements de la folie. L'agitation de ses ailes qui vibraient très rapidement trahissait son intense travail. Toutefois il restait debout, sans décrisper ses poings, tenant bon bien que son énergie ne soit pas sans limites. Une lutte acharnée s'était engagée. L'Entité était ravie de trouver enfin un esprit qui lui résiste, relevant le niveau, ce qui n'était pas très difficile comparé à Féliko. Si le félin avait toujours refusé de lui céder, le terroriser était un jeu d'enfant.
    La sueur perlait sur le front de l'ange qui dut poser un genou à terre. Néanmoins (comme disent les lépreux quand il se mouchent), il ordonna au slave de partir dans un murmure. "Tu peux le faire. Quitte cet endroit, il te suffit de suivre le chemin de ton esprit, pas celui que tu arpentes en vérité."
    Pour une fois, le jeune homme ne chercha même pas à le contredire et aussitôt, serra le Félis contre son cœur tout en relevant doucement la tête. La diversion marcha, l'Effroi étant trop occupé à faire plier la volonté de son nouveau jouet à plumes. Quant à la Réalité, Elle semblait s'être évaporée pour le moment...