OE - L'OEtherium - 74

PS : A little is hidden in this drawing !
The next screen will be drawn by K-Zlovetch. If you don't want to miss a screen, watch her or join the Oetherium group ^^

  
    À cet instant précis, l'affreux rire qui avait condamné Viktor se fit de nouveau entendre et explosa la grande verrière. Un éclat pour des éclats. Et cependant qu'un vent glacial s'engouffrait dans les décombres du laboratoire et qu'un Nathaniel alarmé les rejoignait, les minuscules paillettes s'envolèrent...

- NON !!! Il faut tout fermer ! TOUT !!! hurla le gris frisant l’hystérie. L'âme de Viktor va s'envoler !!!
- Je te demande pardon ? Mais enfin qu'est-ce que vous fabriquez ???
- Tout est perdu..., réagit seulement l'homme en passant une manche sur son front moite. Viktor est... parti.

    Iakov retira ses lunettes particulières avec des gestes lents, ce à quoi seule une bouche entrouverte répondit. Laissant tomber le satané câble qui ne servait indiscutablement à rien et menaçant de péter le sien, le Gardien leva les yeux vers les étincelles s'envolant paresseusement part l'ouverture alors que le jeune Félis tentait de les attraper manuellement.
    "Non non non non non...!" répétait-il à chaque échec : celles-ci s'évaporaient dans sa main dans un nuage de fumée brillante.

- Ce n'est... peut-être pas trop tard, lâcha d'un coup l'excentrique pensif qui regardait ces lumières partir en rang d'oignon. C'est curieux : on dirait qu'elles vont... quelque part.

    Il se saisit d'un bocal dans lequel il emprisonna quelques-unes des paillettes restantes. En effet, les fragments de souvenirs emprisonnés dans leur vaisseau de verre s'étaient collés contre la paroi, dans la direction que prenaient leurs confrères libres.
    Le majestueux séraphin restait muet, venant à peine de comprendre le sens de toute ce cirque. De son côté, le chat commença lui aussi à remettre de l'ordre dans son esprit, suspendant ses gestes.

- Il faut les suivre, déclara le Docteur. Nathaniel...?
- Mais..., commença l'emplumé en laissant rouler ses yeux d'acier. Il est... vraiment mort ? Ce n'est pas possible... non...

Féliko lui répondit par un pincement de lèvres et un regard effondré, toujours humide.

- Si Iakov dit qu'il y a un espoir, on doit tenter notre chance, dit-il tout en prenant l'ange par la main.
- Drobievski..., grinça ce dernier entre ses dents avant de se jeter sur lui. Tout ça c'est de ta faute !!!
- Nathaniel ! Non !!! On a besoin de lui ! Viktor peut encore être sauvé !!!
- ON-NE-PEUT-PAS-SAUVER-LES-MORTS !

    Le chaton agrippa l'un des bras de Nathaniel pour l'obliger à lâcher sa victime toute farfelue. Toutefois, cette intervention n'empêcha pas Iakov de recevoir un violent crochet du droit en plein visage. Heureusement, les supplications félines redoublées finirent par avoir raison de la déraison colérique angélique, et l'ancien tueur de démons lâcha enfin son passe-nerfs.     Chancelant, sonné, le scientifique se retrouvait avec la lèvre inférieure fendue, saignant du nez devant un chat gris affolé qui désignait d'un ample geste du bras les particules s'envolant au loin.

- Ce n'est pas le moment, expliqua l'hybride, si on continue d'attendre on va perdre leur trace !
- Très bien... je vais les suivre, soupira l'immortel. Si c'est possible, je reviendrais vous faire part de ce que j'aurais découvert. Si au contraire je trouve de quoi m'occuper sur place, j'y reste.
- On suivra derrière, avec la "boussole"..., articula lentement le savant, reprenant pieds et tendant son bocal.

    Le fixant, l'emplumé cracha dédaigneusement aux pieds du responsable premier de leurs ennuis avant de s'envoler sans un bruit. Tout aussi silencieuses, les particules voletaient vers le point le plus sombre de l'horizon, dans la direction même que l'ombre blanche avait prise avant de se faire avaler par la tempête éthérée désormais apaisée.
    Iakov avait l'air perturbé, gardant son nez blessé en l'air suite à l'envolée du pigeon pressé qui avait désiré lui faire comprendre son point de vue par la force.

- Je me sens coupable... terriblement coupable. Nathaniel a raison de me haïr.
- Quand tu auras sauvé Viktor, tout ira mieux.
- Et si... c'était impossible, si j'échouais également !? Encore une fois...
- Il faut avoir confiance en toi.
- Pourquoi tu me fais confiance ? Tu es tellement gentil... Je comprends pourquoi Helly et Viktor tenaient tant à toi.

    Le chat ne sut rien faire d'autre que de poser une main compatissante sur le bras du scientifique. Ce dernier le regarda l'air surpris puis sourit faiblement quand une violente bourrasque leur fouetta le visage, donnant du fil à retordre à qui volait, plus haut.